Je remercie Netgalley et Harlequin pour ce service presse.
L’histoire : Que feriez-vous si vous retrouviez l’amour de vos 16 ans ? Laisseriez-vous passer votre chance une seconde fois ? Julien, 32 ans, photographe, papa et divorcé, doit très vite répondre à ces questions lorsqu’un mois exactement après les attentats du 11 septembre, il retrouve dans un avion pour New York, Anna, l’amoureuse de son adolescence. Ebloui par la jeune femme qu’elle est devenue, Julien fait rapidement le choix de l’amour et se jette à cœur perdu dans une grande opération de séduction. Mais le monde dans lequel ils sont rentrés de plein fouet est devenu incertain, fragile, difficile, à l’image de la relation qu’ils rebâtissent tous les deux… Alors voilà bien la vraie question à laquelle Julien et Anna vont devoir répondre : sont-ils prêts à donner tout ce qu’il faut pour vivre enfin leur histoire ?
Ma note : 3,5/5
« C’est de dos que cela s’est passé. La finesse de son cou, de ses épaules. Je l’ai reconnue grâce à cette image fixée dans ma mémoire. Elle avait grandi, une liane infinie avec de nouvelles rondeurs de poitrine et de hanches. Mais c’est en croisant son profil que tout s’est définitivement imposé à moi. Comme à l’époque. Comme il y a si longtemps. »
Mon avis : Je dois avouer que ce roman m’a fait de l’oeil dès sa sortie et lorsque l’opportunité de le lire et de le chronique s’est proposée à moi, j’en ai bien sûr profité! Le résumé est plutôt attrayant, promettant beaucoup d’émotions, la couverture est jolie, il n’en fallait pas plus pour donner envie de dévorer ce livre.
Lorsqu’ils avaient 16 ans, Julien et Anna se sont aimé, passionnément. Mais Julien rêvait d’autres choses, de renouveau. Il quitte alors Anna et met de la distance. Il part aux beaux-arts, elle suit également son propre chemin. Mais lors d’un vol pour New York, un mois jour pour jour après les attentas contre les Twins Towers, Julien l’aperçoit et la reconnaît immédiatement. Se retrouvant ainsi, ils font une partie du vol ensemble, parlant de leur passé commun, de leurs présents respectifs, mais aussi de ce qu’ils sont devenus, ce qu’ils ont fait durant les seize années qui les ont séparés. Tout deux n’ont pas vécu des années faciles, et même s’ils ne se disent pas tout lors de ce voyage, leur complicité est toujours intacte. A l’arrivée, Julien ne peut se résoudre à la laisser s’en aller une fois encore. Il décide alors de lui proposer un rendez vous, puis un autre. Mais où tout cela les mènera t-il? Peuvent-ils, l’un comme l’autre, aller de l’avant malgré toutes ces années écoulées? Malgré leurs tourments?
« (…) soudain je me suis dit que j’avais envie de continuer à entendre ses récits. C’était une évidence absolue. J’avais envie de continuer à découvrir ce qu’elle était devenue. J’étais content de l’avoir croisé, heureux de lui avoir parlé, et pas du tout désireux qu’on s’arrête là. »
Alors, je vais commencer par ce qui m’a un peu dérangé, pour terminer par ce qui m’a plu. Autant se débarrasser tout de suite des quelques points négatifs 😉 . Pour être honnête, j’ai eu un véritable problème avec l’écriture de l’auteur. Pas l’écriture en général, puisque les phrases sont bien tournées, mais avec la manière dont parlent les personnages, en particulier Julien. Dans le roman, nous avons affaire à un homme de 32 ans, bien éduqué, ayant un mode de vie plutôt sain, un enfant, un très bon travail, une vie sociale équilibrée, mais sa façon de parler et de raisonner est pour moi celle d’un pré-adulte de 18-20 ans. Le vocabulaire est parfois plutôt « familier » et pour moi, bien que cela ne soit pas systématique, c’est tout de même récurrent et cela donne une impression d’immaturité alors qu’au final ce n’est pas vraiment le cas. Pour moi, cela ne correspond pas, et cela m’a vraiment gêné tout au long de l’histoire, au point que je n’arrivais pas a y entrer correctement, à ressentir correctement les émotions que j’aurais dû, que j’aurais voulu ressentir.
Cependant, une fois que j’ai réussi à faire abstraction et à dépasser cela, j’ai trouvé l’histoire vraiment jolie et j’ai pu enfin ressentir beaucoup de choses. Il y a quelques années de cela, Anna a vécu un terrible bouleversement dans sa vie, qui lui a laissé de nombreuses cicatrices qu’elle n’arrive pas à refermer. C’est son histoire qui m’a le plus touché, et c’est surtout dans la deuxième partie du roman qu’elle m’a le plus ému. Cette femme est touchante de vérité et l’on comprend aisément ses craintes et ses peurs. Je m’attendais à une plus ou moins banale romance, mais ce n’est absolument pas le cas, l’histoire est plus profonde et traite de sujet bien plus délicats, comme la séparation, son acceptation, la mort, le deuil, la difficulté à trouver sa place dans une famille recomposée,…
« Pas la peine d’en savoir plus. J’ai saisi son visage à deux mains et j’ai collé mes lèvres sur les siennes. Voilà, elle avait quelqu’un maintenant. Et c’était moi. »
Et pourtant, malgré ces thèmes difficiles, l’auteur a su montrer que même si la vie nous a parfois mis à l’épreuve, elle peut aussi mettre sur notre route énormément de jolies choses pour lesquelles cela vaut la peine de se battre, de mettre nos peurs de côté pour avancer et être enfin à nouveau heureux. L’espoir et l’amour guérissent tout.
« Et tes larmes retenir » reste donc une lecture plutôt agréable malgré le fait que j’ai eu des difficultés avec l’écriture de Charlotte Orcival, ce qui est dommage car sans cela, je suis certaine que j’aurais totalement adhéré! Je le conseille tout de même, l’histoire en elle même est vraiment très belle.
« Disons que se faire cajoler par un amoureux du passé, c’est un peu comme retrouver un doudou. C’est régressif. Mais fondamentalement, je n’y crois pas aux premiers amours qui reprennent ou qui dure, c’est un cliché romantique, je n’y crois pas. »
Histoire de Plumes 